fake it until you make it (regulus) - Abandonné

fake it until you make it

vendredi 10 septembre / Regulus Black

Un coup de crayon à gauche, un autre, plus fin, en haut qui vient donner forme à la création. Une masse difforme, esthétiquement critiquable, d’un gris terne vient couronner le tout. De l’encre noir vient ensuite se superposer au crayon, dans quelques endroits choisis, pour accentuer certains traits, certaines ombres. Leto lève la tête, vérifie que le professeur ne la regarde pas, tente d’observer attention les traits de son cobaye du moment, tente de rajouter un point d’encre au niveau du nez qui manque de volume. L’encre bave, le dessin perd de sa netteté ; une moue contrariée apparaît sur son visage. Son précédent dessin se trouve à côté, plus net certes mais la Poufsouffle pense qu’elle s’est amélioré, qu’elle s’améliore de jour en jour. Comme quoi, s’ennuyer en cours peut avoir des effets positifs, surtout pendant le dernier cours de la matinée. Difficile, certes, de reconnaître la personne dessinée mais c’est une interprétation. Une interprétation bancale, dénuée de sens et de logique mais Leto décide qu’elle aime beaucoup ce dessin. Parce qu’elle le sent bien, pas parce qu’elle le trouve beau ou réussi. De toute façon, le plus important, c'est d'y croire.

Elle le sent si bien qu’une fois le cours d’histoire de la magie fini – après de longues minutes d’attente, une tentative loupée de concentration et deux phrases écrites sur son parchemin – elle est bien décidée à savoir si le monde entier est d’accord avec elle ; bien qu’elle n’en doute pas ; et quoi de mieux pour commencer que de demander son avis au principal intéressé, à savoir Regulus Black. Elle est persuadée qu’il trouvera son dessin fascinant ou, en tout cas, elle s’en persuade quand bien même elle s’en pas sûre de lui avoir déjà adressée la parole.

Ses dessins à la main – parce qu’elle n’en a pas qu’un seul, autant lui montrer l’étendu de ses talents – Leto se rue hors de la salle et attend quelques minutes que le Serpentard sorte. A peine a-t-il mis un pied à l’extérieur que Leto agite les dessins, de lui, de profil toujours, devant ses yeux sans se soucier de savoir s’il était occupé ou non.

« Sympa, non ? », lance-t-elle au même moment d’une voix qui transpire la fierté avant d’enchaîner sans lui laisser le temps d’en placer une. « C’est toi au fait, alors je sais, ça pourrait être plus ressemblant, l’encre a légèrement bavé par endroit, je suis d’accord (hochement de tête pour montrer qu’elle est complètement d’accord avec elle-même) mais je me disais que tu voudrais peut-être l’une de ces œuvres d’art et comme je suis excessivement sympathique, je veux bien t’en donner une. »

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