anecdotes
Rejetons de la loi et gamins de foi, les McKinnon ont les doigts enserrés sur le maillet du Juste depuis des générations. Dogme de la Sainte Trinité juridique, ils se repaissent du législatif, de l’exécutif et du judiciaire, et égorgent impitoyablement les coupables sur le parvis du Magenmagot au nom d’un adage mordoré – dura lex sed lex.
Tantôt philanthropes, tantôt mécènes, les McKinnon sont longuement restés des nantis davantage séduits par la perspective de garder leurs privilèges – raison pour laquelle ils ont si souvent été étroitement liés aux Meadowes. Durant des années, ils ont été ceux serrant les mains dans lesquelles tombaient pot-de-vin et dessous-de-table – plus jamais ça, c’est ce qu’a promis son grand-père en enfilant la toge pourpre brodée du M doré. Plus jamais ça, c’est ce qu’a répété son père en l’enfilant à son tour et c’est ce qu’elle répètera elle aussi, le moment venu.
Si la justice semble être la pierre angulaire du foyer McKinnon et que chacun de ses membres a l’air de brûler pour le moindre de ses rudiments, personne n’a été surpris d’apprendre que Colin avait signé pour trois saisons chez les Flèches d’Appleby à la rentrée dernière. Personne n’a été surpris non plus quand il est devenu the Kingdom’s Sweetheart et puis, Marlene se souvient s’être dit oh my, la honte, quand elle l’a vu en couverture de Sorcière-Hebdo en janvier, puis qu’en mars on lui a décerné un prix du genre regard de braise de l’année ou quelque chose comme ça.
Marlene se bat depuis sa première année pour ne pas avoir un parcours scolaire chaotique – elle n’a ni le charisme de Colin, ni l’excellente mémoire de Margaret et même si les professeurs ne le font pas (pas plus que ses parents, d’ailleurs), elle, en revanche, ne peut pas s’empêcher de se comparer à son frère et sa sœur.
C’est pour ça qu’elle a appris à travailler deux fois plus – elle accompagne Lily dans ses longues sessions d’étude à l’approche des examens et demande souvent à Dorcas de relire ses devoirs. Elle n’est certainement pas la meilleure élève de sa promotion, mais a cependant le mérite de se démarquer dans quelques matières, comme la métamorphose, les sortilèges et la défense contre les forces du mal.
Marlene n’est pas particulièrement friande de culture moldue et trouve même leurs sports particulièrement ennuyeux (elle n’a toujours pas compris pourquoi les balles de tennis rebondissent sans voler), mais ne peut s’empêcher de dire le contraire par simple esprit de contradiction.
Avec Dorcas, elles ont testé le Natural History Museum et Lily lui a déjà prêté certains livres dont les auteurs sont moldus – pas mauvais, mais vraiment bof. Ironiquement, elle est toujours la première à sauter à la gorge des détracteurs de cette culture dépourvue de magie.
La mère de Marlene n’aborde jamais le sujet, alors personne ne le fait dans la maison, mais tous savent qu’elle a été reniée et déshéritée par les Nott. C’est en tombant sur l’échange épistolaire qu’elle a entretenu avec son frère aîné, Hector Nott, après avoir fouillé une vieille malle du grenier que Colin, Margaret et Marlene ont découvert l’élitisme dont peuvent faire preuve certaines familles au sang-pur. Elle a encore en tête les pages noircies par l’aigreur s’écoulant de la plume de son oncle et se souvient des grands yeux peinés de sa mère lorsqu’elle les a découverts tous les trois agenouillés, lettres éparpillées autour d’eux pour reconstituer le puzzle d’une vie dont ils ignoreront toujours certains pans.
(MISC) Marlene a pris le soin de s’entourer de ses semblables – des érudits, des braves, des loyaux, des ambitieux, qu’importe tant qu’ils sont dignes de confiance • elle est la première à alimenter les conflits de maisons dans le cadre d’une compétition académique, sans doute parce qu’elle est mauvaise perdante • elle a de plus en plus de mal à supporter le mépris de classe et les intonations posh de certains sang-purs aux idées bercées par le passé • elle a appris aux filles du dortoir à jouer au poker et aux blackjack – nom de code de la mission : "comment plumer James et Sirius en trois étapes, façon moldue" • Marlene a vécu quelques années dans les quartiers huppés de Nottingham avant de déménager du côté sorcier de Belgravia • de nature assez pacifique, elle n’est pas du genre à porter le premier sort et tend toujours à apaiser les esprits avant de sortir sa baguette (tout est relatif puisque Mulciber s’est pris une mandale en juin dernier – sa retenue en valait totalement le coup) • très rapidement agacée par l’incompétence, elle préfère faire les choses par elle-même, quitte à se donner deux fois plus de travail • les McKinnon sont de fervents amateurs de quidditch et les dîners familiaux sont toujours hautement volatiles lorsque le sujet est abordé, aucun ne supportant totalement la même équipe • Marlene est généralement d’excellente compagnie – elle est suffisamment extravertie pour les introvertis et suffisamment introvertie pour les plus extravertis ; elle représente un juste milieu et sait qu’on l’apprécie particulièrement pour ça.